Début de la vie
Avis 126 du CCNE du 15 juin 2017 sur les demandes sociétales de recours à l’assistance médicale à la procréation (AMP)
L’assistance médicale à la procréation (AMP) recouvre un ensemble de techniques, conçues par le corps médical, puis organisées par le législateur, pour répondre à des infertilités qui révèlent des dysfonctionnements de l’organisme. Les demandes sociétales[1]d’accès à l’AMP reposent sur la possibilité d’utilisation de ces techniques à d’autres fins que celle du traitement de l’infertilité liée à une pathologie. On assiste, en effet, à une augmentation des demandes de recours à l’AMP qui ne s’exprimaient pas jusqu’alors, ou très marginalement, portées à la fois par les évolutions de la société, de la loi française et des lois de certains pays étrangers, et celles de la technique.
C’est dans ce contexte que le CCNE a souhaité mener à nouveau une réflexion sur les demandes sociétales d’AMP dans leur ensemble. La réflexion éthique porte sur trois de ces demandes : (1) l’autoconservation ovocytaire chez les femmes jeunes ; (2) les demandes de recours à l’AMP par des couples de femmes et des femmes à titre individuel ; (3) les demandes de gestation pour autrui, de la part de couples hétérosexuels, mais aussi de couples d’hommes et d’hommes seuls.
Le CCNE a développé une méthode d’analyse de ces différentes demandes de recours à l’AMP, dans l’intention de proposer des repères et des critères généraux pour éclairer la réflexion éthique. Il s’agit, d’une part, d’éléments techniques et biologiques, d’autre part, de changements dans l’organisation des relations humaines qui s’inscrivent dans le processus. Cette méthode - exposée dans ce chapitre, appliquée ensuite pour chaque cas et chaque technique - permet d’identifier et d’expliciter les principaux questionnements à la source des points de vue sur les nouvelles demandes d’accès aux techniques en matière de procréation (...)
[1]Une indication sociétale concerne une demande qui s’affranchit des indications spécifiques autorisées par la loi, c’est-à-dire des infertilités d’origine pathologique.